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23 octobre 2015 5 23 /10 /octobre /2015 13:17
Place de la liberté de la presse Alger.

Place de la liberté de la presse Alger.

Recrudescence des atteintes à la liberté d’expression en Algérie

Le discours prôné par l’Etat algérien est aux antipodes de la réalité vécue par les professionnels de l’information. Au moment où le président Bouteflika et son ministre de la Communication ne cessent de répéter leurs engagements à promouvoir la liberté d’expression, des journalistes et autres activistes subissent, de manière systématique, des restrictions et des agressions de la part des autorités.

Avant-hier, une militante de Laddh, Zoulikha Belarbi, a été arrêtée puis placée sous contrôle judiciaire. Son seul tort est d’avoir publié une photo du chef de l’Etat habillé en sultan. Une semaine auparavant, les autorités ferment la chaîne El Watan-TV, à laquelle on reproche le fait d’avoir servi de tribune à l’ancien émir de l’AIS, Madani Mezrag quia menacé le président Bouteflika. Dans la foulée, les forces de sécurité n’ont pas hésité à passer les journalistes de la dite chaîne à tabac.

Les exemples traitant des atteintes à la liberté d’expression sont légion en Algérie. Hassan Bouras, journaliste de la chaîne El Magharbia est incarcéré à la prison d’El Bayadh depuis le 3 octobre dernier. Accusé d’«outrage à corps constitué» et d’« incitation des citoyens à s’armer contre l’autorité de l’Etat», il risque une lourde peine de prison.

Plusieurs autres journalistes, notamment les correspondants, vivent au rythme des intimidations policières et judiciaires. C’est le cas de Rabah Karèche, correspondant du quotidien Liberté à Tamanrasset, poursuivi pour diffamation par l’Entreprise national d’exploitation des mines d’or (ENOR). Les ennuies du journaliste ont commencé après la publication, en juin dernier, d’un article qui a révélé le décès de 7 travailleurs de l’Enor, qui seraient empoisonnés au cyanure. Il comparaîtra devant le juge le 26 octobre prochain comme accusé. Mais il demeure confiant : « J’ai les témoignages et les documents attestant de la véracité de mes informations ». Pour lui, « le recours à la justice est devenu un moyen pour intimider les journalistes qui abordent les sujets tabous ».

Dans ce contexte marqué par l'aggravation des atteintes à la liberté d’expression, les pouvoirs publics trouvent encore des mots pour parler de professionnalisation de la presse et du respect des règles de la déontologie.

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22 octobre 2015 4 22 /10 /octobre /2015 12:33
A. Bouteflika

A. Bouteflika

Le chef de l’Etat s’est fendu d’un communiqué empreint d’un cynisme sidérant. Faut-il mettre cette adresse à une quelconque ignorance de la réalité des pressions que subit la presse ou à une volonté continue du chef de l'Etat de tenir en mépris la presse algérienne ? Plutôt la seconde que la première.

Bonne nouvelle, le chef de l'Etat nous souhaite une bonne journée !!! Mais dans quel contexte ! On savait Abdelaziz Bouteflika peu sensible à la presse, mais on ignorait qu’il pouvait pousser son dédain jusqu'à se tailler le costume de défenseur des journalistes.

Loin de prendre une quelconque décision pour libérer Hassan Bouras qui croupit dans la prison d’El Bayadh depuis début octobre, il s’installe dans la position de donneurs de leçons.

Alors que notre confrère est toujours derrière les barreaux, le chef de l’Etat convoque les progrès de la liberté de la presse tout en mettant de côté les interdictions de quotidiens, les emprisonnements de journalistes, les pressions et autres menaces auxquelles sont soumis chaque jour les professionnels de la presse. Moralisateur, il souligne que la liberté de la presse "Elle constitue également une halte pour méditer les idéaux que les pionniers de l'Information nationale ont défendus pour servir l'Algérie et ses intérêts avant toute autre chose".

"Idéaux" ? Quels idéaux de la liberté quand la police embastille cette même presse aujourd'hui invitée à plus de professionnalisme !!! Abdelaziz Bouteflika évoque des moyens de l'Etat "qu'ils soient matériels, financiers ou de formation". Quels moyens ? Quels sont ces journaux qui ont bénéficié de cette manne, hormis les porte-voix du pouvoir généreusement arrosés de publicité ? "Le but, en dernière instance, fanfaronne encore le président, étant de consacrer le droit constitutionnel du citoyen à l'Information."

"J'ai veillé, en ce qui me concerne, à ce que la presse nationale soit dotée des outils juridiques qui garantissent le libre exercice de ses activités, conformément aux normes et règles professionnelles en vigueur dans les sociétés démocratiques, et dans le respect de la déontologie et de la morale qui guident partout ce métier", scande le chef de l'Etat. 16 ans à la tête de l'Etat, Bouteflika rassure les journalistes puisqu'il a enjoint "au gouvernement de parachever l'arsenal juridique régissant les activités liées au secteur de l'Information, notamment en ce qui concerne la régulation dans les domaines de la presse écrite et de l'audiovisuel". Voilà une déclaration qui tombe à pic puisque les autorités ferment à tour de bras ces derniers temps et censurent sans rougir. Oubliant les siennes, il radote : "J'exhorte les professionnels, les éditeurs en particulier, à assumer leurs responsabilités en matière de formation et d'investissement au sein de leurs entreprises afin de garantir la pérennité de l'emploi."

Un tantinet donneur de leçons, il conseille : "Il incombera aux gens de la presse d'adhérer au processus de réformes que nous avons engagé ces dernières années par le biais d'instances les représentant, en l'occurrence l'autorité de régulation de la presse écrite et le conseil d'éthique et de déontologie."

Le communiqué terminé, Hassan Bouras est toujours en prison, et la presse pourra toujours continuer à essayer de faire son travail dans le marigot juridique qui lui est imposée par les autorités... jusqu'au prochain communiqué qui reprendra sans doute les mêmes éléments de langage.

Yacine K.

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22 octobre 2015 4 22 /10 /octobre /2015 12:26
Ferhat Mehenni

Ferhat Mehenni

Nous reproduisons in extenso la déclaration de Ferhat Mehenni, président de l’Anavad, qu'il a prononcée lors de la levé du drapeau kabyle au parvis des Droits de l'Homme à Paris.

"Ayssetma, aytma, imdukkal n wul n teqvaylit, azul

Un peuple sans drapeau n’a pas de visibilité internationale. Son sort se règle à huis-clos, dans l’indifférence de la communauté internationale. Il se meurt à petit feu. Les peuples menacés d’extinction par assimilation, en prenant conscience de ce qui les attend, sont toujours déterminés à se battre pour survivre. C’est le cas du peuple kabyle. Ils n’ont pour eux que deux alternatives : Celle de la violence armée et celle du combat politique. Si le pacifisme peut être considéré comme l’arme des faibles, le choix de la guerre pourrait, de son côté, être vu et interprété comme celui des désespérés. Or, le peuple kabyle n’est ni faible ni désespéré. C’est en toute responsabilité que nous avons tranché et choisi notre camp, nous avons pris le parti des valeurs contre celui de la barbarie. La violence criminelle restera toujours le seul réflexe, le seul recours du pouvoir algérien aux abois, incapable d’aller dans une autre voie que celle de la politique du pire. Alors !!!…

A lui la barbarie, à nous la noblesse, à lui le crime, à nous l’honneur, à lui la honte à nous le respect, à lui la chute, à nous la liberté, à lui la mort, à nous la vie !

Le pouvoir algérien cherchera toujours à nous attirer dans le piège du terrorisme pour se donner un double avantage sur nous : celui des armes et celui de la légitimité. Il n’aura de notre côté ni l’un ni l’autre. Guermah Massinissa, le lycéen kabyle assassiné le 18 avril 2001 par les gendarmes algériens, de même que les 129 autres Kabyles tués, toujours par les mêmes gendarmes lors du Printemps Noir, resteront à jamais ceux qui incarnent les victimes d’un régime criminel. Kamel Irchan, un jeune manifestant kabyle, tout à fait pacifique, incarnera pour toujours la noblesse et l’esprit de résistance du vaillant peuple kabyle. En effet, touché au ventre par des balles explosives tirées par des gendarmes algériens, le 27 avril 2001, il eut, avant de tomber, la lucidité et le réflexe surhumain et immortel, d’écrire de son propre sang, le mot LIBERTE sur un mur de Kabylie. C’est à lui, à Guermah et à tous les Kabyles abattus par le pouvoir algérien que nous dédions ce drapeau kabyle. C’est à Matoub Lounes dont l’assassinat a été maquillé pour être attribué au Groupes Islamiques Armés alors que c’étaient des éléments des services algériens qui l’avaient exécuté le 25/06/1998. C’est à Bennaï Ouali, Amar At Hemmuda et Mbarek At Menguellet que nous adressons nos respects en levant pour la première fois de manière solennelle ce drapeau. C’est à Abane Ramdane, Amirouche et Krim Belkacem qui avaient tué en eux le Kabyle qu’ils étaient avant de se faire tuer ou se faire donner par l’Algérien qu’ils voulaient faire naître en chacun d’entre nous.

Je pense à Me Mecili, abattu à Paris le 07 avril 1987, et dont l’assassin a été renvoyé dare-dare à Alger où il coule des jours qui ne doivent être troublés que par le remords. C’est aussi à mon fils Ameziane abattu le 19 juin 2004, également à Paris, pour punir notre aspiration à la liberté kabyle, que je pense en levant ce drapeau.

Nous ne dévierons pas de notre objectif. Regardez ce que nous avons réalisé sans autres moyens que ceux de nos convictions et de notre détermination à arracher le droit du peuple kabyle à son autodétermination !

C’est en étant forts de la justesse de cette option pour un combat politique, que nous avons créé le MAK dans le feu du Printemps Noir en 2001. Depuis nous ne cessons d’avancer. Cela nous a amenés à doter la Kabylie de nombreux attributs de souveraineté. Il en est ainsi de la mise sur pied de l’Anavad, le 1er juin 2010. Est venue ensuite, la carte d’identité kabyle que même des personnes âgées, atteintes par de graves maladies, se sont empressées d’obtenir avant leur terme fatal. Être enfin kabyle, en avoir la preuve à travers une carte d’identité délivrée par une autorité reconnue, est moralement apaisant et réconfortant.

Nous avons créé Siwel.info, une agence de presse kabyle pour rendre compte quotidiennement de l’évolution du combat politique de la Kabylie pour sa liberté. Nous avons mis en circulation l’hymne national kabyle. Il lui manquait le drapeau. Il n’y a pas d’hymne sans drapeau et il n’y a pas de drapeau que ne glorifie pas un hymne.

Aujourd’hui, nous y sommes.

Si nous sommes parvenus à le faire c’est d’abord par respect pour nous-mêmes en tant que peuple et en tant que nation, en tant que Kabyles conscients de nos droits nationaux. Nous avons fait ce drapeau par respect pour nos enfants auxquels nous avons le devoir de préparer un avenir digne de celui des grandes nations du monde.

Un drapeau est un repère, un marqueur identitaire d’un peuple, d’une nation. Avec lui, on ne peut plus s’égarer. Même si nous avons l’obligation d’aller vers les autres dans le cadre de la mondialisation et des valeurs d’ouverture et de générosité dont nous ne devrions jamais nous départir, nous avons notre drapeau qui nous rappellera à jamais, en tous lieux et en toutes circonstances, notre appartenance, notre identité, notre langue et notre terre d’origine. Il nous ordonne de l’incarner avec dignité où que nous soyons.

C’est un drapeau plein de sens.

Il est composé de deux couleurs essentielles. Le bleu représente la liberté et notre attachement aux valeurs universelles. Le jaune incarne la Kabylie et son ancrage dans la Méditerranée africaine, en même temps que son insertion dans le monde.

L’Aza rouge exprime nos origines et notre rattachement à la grande famille amazighe.

Enfin, les rameaux d’olivier dont les feuilles ont été stylisées en losanges sont là pour exprimer à la fois notre aspiration à la paix et notre besoin de renforcer l’identité artistique kabyle. La volonté de les rendre en deux couleurs, le jaune et le bleu obéit à deux préoccupations, l’une d’ordre technique, l’autre symbolique.

Sur le plan technique, moins il y a de couleurs sur un drapeau, plus il est facile à mémoriser. Sur le plan symbolique, le fait que dans le bleu, le rameau soit jaune exprime la protection de la Kabylie par la liberté, et inversement, le rameau bleu sur fond jaune dit l’amour de la Kabylie pour la liberté qu’elle a pour devoir de protéger.

Les olives sous forme de pois adoucissent les angles aigus des feuilles, elles symbolisent la fécondité de la terre Kabyle et celle du génie de la Kabylie.

Enfin, permettez-moi d’ajouter un mot sur la symbolique de l’olivier en citant le grand écrivain kabyle Mouloud Mammeri.

"(...) L’arbre que je préfère est l’olivier. C’est l’arbre de mon pays. Celui-là a toutes les vertus. Il est fraternel et à notre exacte image. Il ne fuse pas d’un élan vers le ciel comme vos-arbres (je veux dire ceux du nord de la Méditerranée, d’Europe centrale et l’Asie). Il est noueux, rugueux, il est rude. Il oppose une écorce fissurée mais dense aux caprices d’un ciel qui passe en quelques jours des gelées d’un hiver furieux aux canicules sans tendresse. Il a traversé les siècles (...)".

Je déclare le drapeau kabyle levé aujourd’hui comme le drapeau officiel de la Kabylie, désormais l’emblème national kabyle.

Félicitations pour la Kabylie et sa nation.

Je salue ceux qui, en ce moment lèvent ce drapeau en même temps que nous à Milan. Je salue particulièrement la municipalité de Montpellier qui, sur l’esplanade où sont dressés les drapeaux du monde entier, a accepté de mettre l’un d’entre eux en berne pour hisser à sa place, le drapeau de la Kabylie. Je salue ceux qui, dans six heures vont lever ce drapeau à Washington. Je félicite ceux qui l’ont déjà levé à Montréal.

Nous le lèverons le 25 avril à Evians, le 26 à Marseille, le 30 à Bruxelles et le 02 mai 2015 à Toulouse. Nous prévoyons de le faire dans la plupart des pays européens.

Je ne peux terminer sans adresser mes félicitations au club de football de Vgayet, le MOB qui accède à la finale de la coupe de cette année et à ses supporters qui ont entonné l’hymne national kabyle.

Pour sourire, rappelons que le pouvoir ordonne toujours aux policiers de fouiller les supporters des équipes kabyles de football pour leur arracher leurs drapeaux berbères ou les déchirer pour les humilier. Désormais, c’est le pouvoir lui-même qui va être tenté de commander les drapeaux qu’il confisquait pour les leur offrir, à condition de ne pas brandir le drapeau kabyle. Même les hommes politiques qui interdisaient à leurs militants, par algérianisme, de manifester avec le drapeau amazigh seront désormais libérés pour le porter eux-mêmes. Le combat pour la Kabylie a fini par faire admettre au pouvoir algérien et à ses relais que, devant le danger kabyliste, il est urgent de lever l’interdit sur les symboles amazighs.

On le voit, ce drapeau kabyle, cet emblème béni par son peuple, est libérateur. Vive le drapeau, kabyle.

J’appelle toute la Kabylie à honorer ce drapeau ce 20 avril à Tuvirett, Vgayet et Tizi-Ouzou. Comme j’appelle tout le monde à aller le 27 avril à Icherriden pour symboliquement, là où, hier, Fadma N soumer et ses résistants étaient tombés, le peuple kabyle se relève aujourd’hui. Anda neɣli iḍelli ara nekker ass ayi

Tanemmirt

Ferhat Mehenni

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21 octobre 2015 3 21 /10 /octobre /2015 12:51
La fuite de cerveaux est l'un des grands problèmes de l'Algérie.

La fuite de cerveaux est l'un des grands problèmes de l'Algérie.

Le thème de «L’évaluation des programmes de développement» a été hier au centre d’une journée d’information et de sensibilisation organisée conjointement par le Programme des Nations unies pour le développement, PNUD, et le ministère algérien des Affaires étrangères.

Faire accepter l’idée d’évaluer les programmes de développement est en soi un défi dans un pays où est rare, voire inexistante une tradition de peser l’impact réel des différents projets sur le développement. L’objectif assigné à la journée de sensibilisation étant de faire admettre la nécessité d’une évaluation à l’issue de chaque réalisation de projet ou de politique de développement, et ce, dans chaque secteur d’activité. En guise d’outil de sensibilisation, a été lancé hier le projet de création d’un réseau national d’évaluation constitué d’un premier noyau de praticiens algériens proposant leur expertise aux institutions et entreprises pour la promotion du concept d’évaluation en Algérie. «Le PNUD est présent en Algérie depuis 1977 et se base sur le groupe des Nations unies d’évaluation.

En cette année 2015, désignée comme année de l’évaluation, il faut sensibiliser sur l’importance d’avoir des mécanismes internes d’évaluation, mais qui soient indépendants. Notre accompagnement vient en appui aux programmes nationaux de développement et il est nécessaire d’évaluer l’impact des projets exécutés», souligne Cristina Amaral, représentante résidente du PNUD en Algérie, en notant que sans un mécanisme de suivi, il est difficile de dire si un pays est en voie de réaliser ses objectifs.

«L’Algérie a fourni beaucoup d’efforts pour le développement, il reste que dans les politiques publiques il est toujours important d’améliorer l’évaluation des actions et stratégies menées», nous dit Mme Amaral, en précisant que dans un contexte économique difficile, se baser sur une seule ressource n’est pas très indiqué, il y a besoin de diversifier l’économie nationale. «Le PNUD n’est pas là pour juger, ce n’est pas son rôle, mais accompagner les Etats dans leur politique de développement, et nous encourageons l’utilisation d’outils indépendants d’évaluation par les gouvernements et les institutions, comme l’APN, le CNES ou autre.

Il y a des compétences algériennes qui peuvent réellement contribuer à améliorer les politiques de développement», nous dit-elle avant d’appeler à libérer les initiatives et tous les acteurs pour aboutir à créer ce grand tissu de PME/PMI devant diversifier l’économie en Algérie : «Le système de gouvernance est là et a obtenu ces résultats, nous appelons toutefois à un plus grand partenariat public-privé dans les secteurs hors hydrocarbures.

Le train de la diversification de l’économie est en route, il faut continuer en y faisant monter les acteurs du tissu des PME/PMI.» Les participants à la journée d’information ont tous plaidé pour l’intégration de l’évaluation dans les programmes de développement pour garantir leurs efficacité et durabilité. Des questionnements toutefois ont émané du débat sur l’efficacité d’une évaluation dans un environnement marqué par l’accès difficile à l’information et par l’absence de remise en question des politiques menées.

«Quelle valeur peut avoir une évaluation d’un secteur donné, quand il n’y a pas de révision des méthodes utilisées ?» s’interroge une représentante de la Cour des comptes. Et à un autre participant de demander comment une «évaluation peut être rigoureuse dans un système économique fait d’obsolescence. Il est nécessaire d’insister sur la disponibilité de l’information et la transparence dans les actes de gestion». Des interrogations légitimes auxquelles une réelle évaluation du système de gouvernance peut apporter des réponses.

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21 octobre 2015 3 21 /10 /octobre /2015 12:47
Khaled Nezzar et Gaid Salah.

Khaled Nezzar et Gaid Salah.

L’ancien ministre de la Défense, Khaled Nezzar, a estimé que «le communiqué de la Présidence ajoute à la confusion ambiante et n’apporte aucun éclairage sur les tenants et les aboutissants des décisions prises par le Président s’agissant de ce service de sécurité».

La polémique née au lendemain de la «décapitation» des états-majors des structures sécuritaires suivie de la mise à la retraite du patron des Services spéciaux ne retombe pas. Manifestement, le communiqué de la Présidence du 8 octobre dernier, défendant la thèse d’une «réforme large», n’arrive pas à fermer cette parenthèse tendue et surtout n’a pas pu convaincre grand monde.

Ce cafouillage inédit prend même de l’ampleur avec l’intervention de l’ancien ministre de la Défense et non moins influent général à la retraite, Khaled Nezzar, qui met en cause sèchement les «clarifications» de la présidence de la République. «Le communiqué de la Présidence ajoute à la confusion ambiante et n’apporte aucun éclairage sur les tenants et les aboutissants des décisions prises par le Président s’agissant de ce service de sécurité (DRS)», a déclaré M. Nezzar, hier, sur le site Algériepatriotique.

De la bouche d’un ancien ministre de la Défense nationale, la mise au point sonne comme un démenti à l’adresse des auteurs du communiqué présidentiel. En tout cas, cette intervention témoigne du «désordre» régnant, mais aussi et surtout du flou qui entoure tant les changements intervenus au sein du DRS que des nouveaux «détenteurs» de nouvelles fonctions qui ont connu des transferts.

Qui relève de qui et qui est patron de qui ? L’ancien chef d’état-major puis ministre de la Défense pose la question, ou du moins demande des précisions pour lever toute équivoque. M. Nezzar dit clairement que le fameux communiqué de la Présidence «ne précise pas de quelle entité relèvent les services touchés par ces changements». Une interpellation lourde de sens, qui suggère que les changements opérés au sein du DRS n’obéissent pas, finalement, à une ambition de réforme, dont l’objectif serait de parvenir à l’instauration de l’«Etat civil».

Le général à la retraite, politiquement actif, laisse entendre qu’il ne s’agit, au bout du compte, que d’une manœuvre pour mettre hors jeu le général Toufik. L’ancien ministre de la Défense nationale mesure l’importance et la nécessité de définir les frontières et les prérogatives au sein des différentes structures de l’armée et des Services de renseignement.

D’où son doute sur les intentions et surtout l’objectif recherché à travers la mise à l’écart de l’ex-patron du DRS : «Si cette relation fonctionnelle n’est pas clairement identifiée, cela voudrait dire que le Président n’a fait que retirer le DRS à un responsable pour le mettre entre les mains d’un autre.» Mais entre les mains de qui et surtout sous la coupe de quelle autorité ? La présidence de la République ou L’état-major de l’armée ? La confusion demeure et il n’est pas exclu qu’elle soit sciemment entretenue.

Ce qui amène Khaled Nezzar à faire l’implacable constat qu’«en définitive, il n’y a pas eu de restructuration des services de renseignement». De ce fait, l’ancien membre du défunt Haut Comité de l’Etat (HCE) ne se limite pas à relever les ambiguïtés entourant les changements au sein de l’appareil sécuritaire faisant planer aussi bien les doutes que les inquiétudes, il se charge alors de corriger et de rétablir des évidences historiques. «Cette situation (confusion, ndlr) fait dire à beaucoup de gens que le DRS est sous le commandement de l’autorité militaire, alors qu’il n’en est rien», tranche M. Nezzar. Et de poursuivre avec certitude que le DRS «relève de la présidence de la République même si ses locaux se trouvent aux Tagarins».

L’ancien ministre n’a pas manqué de rappeler que depuis toujours, les Services spéciaux relèvent de l’autorité du président de la République. Et c’est là que ce message codé de Khaled Nezzar prend tout son sens politique. S’il s’abstient de révéler clairement le fond de sa conviction, il semble vouloir dire, à l’adresse du chef d’état-major, Ahmed Gaïd Salah, «vous n’êtes pas le seul et unique patron».

Ce dernier, qui occupe l’espace politique national depuis le quatrième mandat, ne cesse d’envoyer des signes qu’il est le maître à bord. Ce qui fait dire à certains observateurs avertis que l’homme est «en campagne» et s’interroger même sur ses ambitions politiques. Il va sans dire que l’actuel chef d’état-major va s’atteler à examiner soigneusement, afin de le décoder, le message de son «aîné».

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21 octobre 2015 3 21 /10 /octobre /2015 12:46
L'histoire dialectique entre l'Algérie et l'endettement.

L'histoire dialectique entre l'Algérie et l'endettement.

L’annonce que l’Algérie pourrait recourir de nouveau à l’endettement extérieur remet sur le tapis la question essentielle posée déjà il y a une année : l’Etat algérien est-il en mesure de s’adapter à la nouvelle donne économique internationale, marquée par l’effondrement des prix des hydrocarbures et autres matières premières tirées du sol et du sous-sol ?

Les experts y ont répondu diversement, mais tous s’accordant à dire qu’il y a urgence pour l’Etat algérien de tourner la page de l’économie administrée et de l’Etat providence, fruits d’un pétrole cher, au profit d’un nouveau modèle économique basé sur la performance.

Celui-ci devra permettre à l’Algérie, en s’insérant dans la division internationale du travail, de tirer son épingle du jeu. Elle dispose de quelques atouts – la jeunesse de la population, une position géographique privilégiée dans le Bassin méditerranéen et un embryon de tissu industriel. Mais ces atouts sont nettement insuffisants eu égard à la concurrence régionale et internationale.

Les experts ajoutent que les décideurs n’ont pas d’autre choix que de faire preuve d’audace et d’intelligence pour permettre l’émergence d’autres atouts de développement, d’autant que le temps est compté : les besoins de la population s’accroissent d’année en année du fait de la surnatalité et la société algérienne n’est pas prête à perdre le niveau de vie moyen qu’elle a pu gagner ces dernières années. Pourquoi ce langage ne passe-t-il pas au niveau de la sphère dirigeante ?

Une année est passée et une autre, 2016, s’annonce sans bouleversements économiques majeurs, comme en atteste la loi de finances pour l’année prochaine, qui se contente de quelques réajustements budgétaires et diverses hausses de prix de certains produits.

L’occasion a été ratée de faire de 2016 une année de transition en mesure d’assurer harmonieusement le passage d’une économie sous tutelle étatique et improductive, imprégnée par un social disparate, populiste et dispendieux à une économie fortement productive, avec un contenu social équilibré et juste. L’année prochaine, le bricolage budgétaire sera de mise, en fonction des évolutions du marché du pétrole en nette dégradation avec le retour de l’Iran sur le marché.

Les investisseurs étrangers ne se presseront pas aux portes du pays ne voyant rien venir d’attractif pour eux, idem des entrepreneurs nationaux dont les contraintes structurelles n’ont pas été levées, avec en prime d’autres obstacles telle la dégradation de la valeur de la monnaie nationale qui va peser sur leurs coûts de production.

Pourquoi les décideurs algériens refusent-ils pour leur pays ce que les dirigeants de la Malaisie, de la Turquie, du Vietnam, de l’Indonésie et d’autres pays émergents ont accepté de faire pour le leur ? Incompétence et esprit de rente, peur de perdre privilèges et positions acquises et consolidées depuis des lustres (en économie et en politique), une économie prise en otage par le politique. Des causes parmi tant d’autres. L’Algérie n’arrête pas de payer le prix fort à l’illégitimité et à l’incompétence, et son élite politique, celle qui s’est autoproclamée comme telle depuis l’indépendance.

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21 octobre 2015 3 21 /10 /octobre /2015 12:43
Un dispositif est institué par décret présidentiel Les Algériens sous surveillance électronique

Un décret présidentiel vient d’instituer la mise en place d’un dispositif de surveillance électronique généralisé, au nom de la prévention et de la lutte contre les infractions liées aux technologies de l’information. S’il est évident que la cybercriminalité pose de sérieux défis au pays en matière de sécurité, il reste à savoir, néanmoins, si la vie privée des citoyens sera systématiquement protégée contre un usage abusif.

Les Algériens seront-ils mis sur écoute plus qu’ils ne l’étaient ? Un décret présidentiel portant sur une surveillance électronique généralisée vient de voir le jour ; il a été publié au Journal officiel du 8 octobre dernier. Il est vrai que le motif avancé est globalement la sécurité nationale, mais le texte qui officialise la création de l’Organe national de prévention et de lutte contre les infractions liées aux technologies de l’information et de la communication fixe sa composante et ses modalités de fonctionnement et prête réellement à confusion dans certains de ses articles.

Le décret présidentiel liste, faut-il le préciser, exhaustivement tous les moyens de communication électronique, à savoir «toute transmission, émission ou réception de signes, de signaux, d’écrits, d’images, de sons ou de renseignements de toute nature, par tout moyen électronique, y compris les moyens de téléphonie fixe et mobile». Autrement dit, l’Organe en question peut accéder aux données numériques et au contenu des conversations de n’importe quel citoyen algérien.

Bien que mis «sous l’autorité du magistrat compétent et à l’exclusion de tout autre organisme national», le caractère «préventif» de la surveillance électronique – confiée à une direction qui a aussi pour mission la veille électronique – suscite beaucoup d’interrogations en cela que la surveillance et l’opération de veille peuvent concerner non seulement des personnes faisant l’objet d’une enquête que ce soit dans le cadre de la lutte contre la criminalité sous toutes ses formes ou contre le terrorisme, mais également d’autres personnes. Car aussi flous et imprécis qu’ils sont, les termes «surveillance et veille électroniques» donnent à comprendre que le citoyen mis sur écoute et dont les mails et les correspondances sont épiés peut être «Monsieur Tout le monde». Donc pas forcément un supposé criminel faisant l’objet d’une enquête ou d’une information judiciaire.

En effet, si l’article 4 du code de procédure pénale fixe avec précision les modalités de la surveillance électronique qui vient «pour prévenir des infractions qualifiées d’actes terroristes ou subversifs et les infractions contre la sûreté de l’Etat» et «lorsqu’il existe des informations sur une atteinte probable à un système informatique représentant une menace pour l’ordre public, la défense nationale, les institutions de l’Etat ou l’économie nationale ou pour les besoins des enquêtes et des informations judiciaires, lorsqu’il est difficile d’aboutir à des résultats intéressant les recherches en cours sans recourir à la surveillance électronique», le décret présidentiel peut aller bien au-delà.

Sinon, que veut dire l’article 8 du texte publié dans le Journal officiel lorsqu’il énumère les missions du comité directeur qui arrête le programme d’action de l’Organe et en détermine les modalités d’application ? Les écoutes téléphoniques et la surveillance électronique sont une affaire très délicate et sérieuse, d’autant qu’elles relèvent de la sécurité du pays, pour l’aborder dans des notions très larges et vagues de «subversion, d’atteinte à la sûreté de l’Etat». Ces notions, dont l’interprétation peut varier selon les circonstances, peuvent bien être perverties en l’absence d’un Etat de droit.

Pouvons-nous comprendre que désormais, la vie privée des Algériens est du domaine de cet Organe qui «exerce l’exclusivité en matière de surveillance des communications électroniques sous le contrôle du magistrat compétent» ? Autre interrogation qui taraude les observateurs : que vient faire un représentant de la présidence de la République dans une structure censée être complémentaire au travail de la justice et des services de sécurité en leur fournissant des informations sur les infractions susceptibles d’être une menace pour la sécurité nationale ?

El Mouradia préfère-t-elle être à la source de l’information que d’attendre les rapports des différents services de l’Etat ? Autant de questionnements qui font craindre les dérives d’un pouvoir qui ne cesse de mettre en garde, par le biais de ses représentants et ses relais politiques, l’opposition accusée de vouloir «jeter le pays dans l’anarchie». Craintes légitimes que le pouvoir fasse un mauvais usage contre ceux que qualifie un de ses hauts responsables d’«ennemis de l’intérieur».

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20 octobre 2015 2 20 /10 /octobre /2015 12:52
L'affaire du viol de Marie-Simone a soulevé un tollé en Algérie.

L'affaire du viol de Marie-Simone a soulevé un tollé en Algérie.

L’affaire de Marie-Simone D. une migrante d’origine camerounaise sauvagement agressée, en date du 1er octobre courant dans un quartier situé à la sortie Sud-Ouest d’Oran, est actuellement entre les mains de la justice, et ce depuis que sa plainte ait été enregistrée par une des Brigades de la gendarmerie nationale, sur instruction directe du Premier gendarme de la wilaya.

Pour rappel, au lendemain de l’agression, la victime s’est vue refuser de porter plainte au niveau de la Brigade de gendarmerie nationale territorialement compétente, à cause de sa situation administrative de son séjour sur le territoire national.

La semaine passée, la victime a été entendue par le procureur de la république, et deux de ses agresseurs ont été arrêtés et mis en détention préventive.

Cependant Marie-Simone n’arrive pas à comprendre, comment elle arrive à croiser certains de ses agresseurs dans le quartier, pas loin du lieu de son agression et en plein jour.

Nonobstant d’un suivi psychologique, d’une aide médicale et d’une assistance juridique, octroyées par certaines ONG dont elle refuse de les citer, Marie-Simonne trouve d’énormes difficultés pour payer son bailleur. En effet, à la suite de cette agression, son conjoint s’est blessé en allant à sa recherche.

La victime de cette agression d’un autre âge compte et souhaite que les membres actifs des associations qui se sont unis pour sa défense, et dont elle présente ses plus vifs remerciements, puissent lui rendre visite pour constater de visu sa détresse sociale.

Oran, le 19 octobre 2015.

Pour/ Le Président du Snapap

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20 octobre 2015 2 20 /10 /octobre /2015 12:38
Les services de la présidence sont excédés par le rythme effréné des visites officielles.

Les services de la présidence sont excédés par le rythme effréné des visites officielles.

Les services du protocole de la présidence de la République sont soumis à un rythme de travail effréné avec le ballet incessant des chefs d’Etat, particulièrement africains, en visite officielle en Algérie à l’invitation du président Bouteflika.

Il ne se passe pas une semaine sans que l’on annonce la venue d’un hôte étranger. Les communiqués finaux sanctionnant la fin des séjours des délégations présidentielles étrangères en Algérie laissent, à chaque fois auprès de l’opinion, un sentiment de déjà entendu, d’un interminable feuilleton où il ne se passe rien de nouveau qui puisse capter l’attention des citoyens. Sauf ces embouteillages inextricables dans lesquels se trouvent piégés les Algérois à chaque visite d’un chef d’Etat étranger. L’on s’accorde de plus en plus à dire aujourd’hui que la programmation de ces séjours qui s’apparentent à des tours operators n’est motivée que par cette séquence furtive télévisée du président Bouteflika recevant en audience son hôte diffusée en prime time pour faire taire les «mauvaises langues» qui doutent de la santé du Président.
Dans les usages diplomatiques, lorsqu’ un chef d’Etat se déplace à l’étranger, ou quand il reçoit un hôte dans son pays, c’est censé traduire un moment politique fort dans les relations entre deux Etats justifié par des considérations liées à la coopération bilatérale ou à des impératifs de politique internationale.

Est-ce le cas pour tous ces chefs d’Etat qui ont fait le déplacement en Algérie au cours de ces derniers mois ? L’opinion n’aura pas retenu grand-chose de ces visites ininterrompues que l’on découvre à quelques heures seulement de l’arrivée de l’hôte à la vue de l’emblème du pays hôte flottant sur l’itinéraire du parcours officiel. Question à un dinar déprécié : quel est le nom du dernier chef d’Etat africain à avoir visité l’Algérie et de quel pays est-il ? Voilà une question-colle qui pourrait bien inspirer un réalisateur d’émissions de jeux télé ! Il se dégage de ces visites comme un air d’improvisation. Une volonté obsessionnelle de faire du chiffre. C’est à croire que toutes nos chancelleries à l’étranger ont été instruites (avec cette mention spéciale : «obligation de résultat») pour décrocher une visite officielle du chef d’Etat du pays d’accueil. Evidemment, les invitations sont bien ciblées.

Le fait est en tout cas inédit dans les relations internationales. Il n’y a pas d’exemple au monde où l’on assiste à un tel déferlement de chefs d’Etat. La préférence est donnée au continent africain qui détient le record en la matière. L’Algérie a-t-elle subitement pris conscience de l’enjeu de la profondeur stratégique de l’Afrique après lui avoir tourné le dos durant les premiers mandats de Bouteflika ? Pendant de longues années, les voyages en terre africaine n’avaient pas figuré parmi les escales prioritaires du chef de l’Etat qui leur avait préféré le vieux continent et d’autres capitales étrangères, où il a été reçu par les plus grands dirigeants de la planète. Rien n’indique en tout cas que cette vision réductrice des relations internationales a été politiquement et économiquement payante pour l’Algérie.

De l’avis de nombreux observateurs, on a fait de ces visites un axe important de politique intérieure sous le couvert du redéploiement de l’Algérie à l’international. Il faudra bien, en ces temps de crise, faire aussi le bilan des activités officielles de l’Etat dans ce registre pour en évaluer les dividendes par rapport au coût généré pour le Trésor public.

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20 octobre 2015 2 20 /10 /octobre /2015 12:27
Mme Benghbrit entourée des représentants syndicaux.

Mme Benghbrit entourée des représentants syndicaux.

Neuf syndicats se sont entendus, hier, avec la ministre de l’Education nationale sur l’engagement de signer le 16 novembre prochain la fameuse charte de stabilité. La signature du document, qui a fait l’objet de longues négociations, représente, selon les syndicalistes, une étape importante qui consacre le dialogue avec la tutelle.

Le ministère de l’Education nationale et neuf syndicats du secteur ont signé, hier, une déclaration d’engagement pour la signature de la charte de l’éthique et de la stabilité à la mi-novembre. Le document porte donc l’engagement des représentants des travailleurs à enrichir et à compléter le texte proposé par le département de Benghebrit et d’en signer la mouture finale et commune dans les délais fixés. Les organisations syndicales demandent un peu de temps pour consulter leurs bases sur les articles à introduire.

La finalité de la signature de la charte «n’est pas de geler toute revendication, mais de mettre les moyens de communiquer et d’action pour éviter de pénaliser l’élève». «C’est parvenir à réaliser l’engrenage nécessaire pour trouver des solutions à toutes les préoccupations, en faisant participer toutes les parties concernées», a insisté la ministre de l’Education nationale lors de son allocution avant la signature du document. «Il y a un consensus avec l’ensemble des syndicats pour la formation d’une famille éducative, pour une école d’excellence.

Il est temps maintenant de passer aux préoccupations pédagogiques», a déclaré Mme Benghebrit qui espère que cette initiative marquera aussi la fin de l’impunité à tous les niveaux. Car «beaucoup de situations de blocage sont causées souvent par des problèmes de communication», a-t-elle en outre signalé. Neuf syndicats, sur les dix invités à la signature du document, ont exprimé leur volonté d’enrichir le projet de charte pour préserver l’intérêt de l’élève et créer un climat de bonne communication pour continuer à défendre les intérêts des travailleurs du secteur.

C’est dans ce sens que Larbi Nouar, coordinateur national du Cnapest, est intervenu : «Ce texte marque la fin de l’ère de la bureaucratie et ouvrira celle du dialogue sérieux.» «Il est temps que tout le monde travaille pour sauver l’image de l’enseignant qui s’est dégradée au fil des grèves et de la violence», soutient Ferhat Chabekh, secrétaire général de la Fédération nationale des travailleurs de l’éducation. De son côté, Sadek Ziri, de l’Union nationale des personnels de l’éducation et de la formation, estime «qu’avec un climat serein et un dialogue sérieux avec l’employeur, la communauté scolaire espère passer à une étape, celle d’œuvrer pour une école moderne», tout en saluant le «travail professionnel» fait par la ministre et son équipe.

M. Meriane, coordinateur national du Snapest, estime qu’en proposant au partenaire social une charte à enrichir, le ministère de l’Education offre une visibilité. «Mais les cadres du ministère doivent se débarrasser des vieux réflexes et faire leur mutation pour accompagner les efforts visant un renouveau.» Le Syndicat des corps communs, qui se dit prêt à enrichir le document, appelle la ministre à faire un effort à l’égard des ouvriers professionnels et être à l’écoute du cri de détresse lancé par «ces couches oubliées», selon M. Behari, représentant ce syndicat.

Remis en avril dernier aux syndicats, le rapport rappelle les engagements de l’Algérie pour la protection des droits de l’enfant et les conventions internationales ratifiées. Le texte tel que proposé par le département de Nouria Benghebrit stipule que le droit à la grève «ne peut être exercé qu’une fois que les autres recours ont échoué». Le texte a été proposé pour mette fin à «l’instabilité permanente qui caractérisait le secteur», selon Mme Benghebrit. A souligner que cette signature de la déclaration de l’intention est précédée d’une série de mesures au profit des fonctionnaires du secteur.

Le ministère a annoncé, avant-hier, la régularisation de 260 000 fonctionnaires. Par catégorie, les bénéficiaires de ces mesures sont notamment concernés par les rappels (81 000 fonctionnaires), 50 000 au titre du régime indemnitaire et de la gestion, 45 000 pour la promotion dans le grade dans le corps des enseignants (jusqu’en 2017), 55 000 pour les postes en «voie d’extinction» et 18 000 pour les adjoints d’éducation.

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