Quand les affaires de l’Etat se traitent à Paris

Sellal et Gaïd Salah chez Bouteflika aux invalides : Quand les affaires de l’Etat se traitent à Paris

El Watan le 12.06.13

Le Premier ministre et le chef d’état-major de l’armée ont rendu visite au président de la République hospitalisé à Paris depuis plus de 45 jours. Un communiqué, rendu public hier par la Présidence, admet que Bouteflika a eu un AVC et que son état nécessite une «réadaptation fonctionnelle».

Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a indiqué, hier à l’APS, avoir présenté, en compagnie du chef d’état-major de l’ANP, le général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah, «un point de la situation générale du pays au président de la République, Abdelaziz Bouteflika, qui se remet de son AVC». Au cours d’une rencontre avec le chef de l’Etat, hier après-midi à l’hôpital des Invalides (Paris), «qui a duré près de deux heures», les deux hauts responsables lui ont exposé la situation générale qui prévaut dans le pays tant au plan des activités gouvernementales que sur la situation politique et sécuritaire, a précisé M. Sellal, selon l’APS.

Ainsi, les affaires de l’Etat sont traitées dans un hôpital d’un pays étranger, sans que cela fasse sourciller. Ce qui devait donc n’être qu’une visite, pour s’assurer de l’état de santé du Président, a été mené comme une réunion de travail ouverte aux dossiers sensibles du pays. C’est du moins ce que laisse croire le compte rendu de la «visite».

Le président Bouteflika «a très bien réagi et son état de santé semble correct», a-t-il affirmé, précisant que le chef de l’Etat «a donné des instructions et des orientations» dans «tous les domaines d’activité», notamment en ce qui concerne les préparatifs liés à l’approvisionnement des marchés durant le mois de Ramadhan prochain, poursuit l’APS. M. Sellal a tenu à rassurer sur l’état de santé du président de la République, affirmant qu’il était «en bonne santé» bien qu’il soit «toujours en convalescence». Le Premier ministre a annoncé par ailleurs qu’il reviendra sur les détails de cette rencontre «dès demain (aujourd’hui, ndlr)».