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10 juin 2012 7 10 /06 /juin /2012 14:58
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  

 

 

 

 

 

 


 


 
Monde Arabe

Syrie . Les violences se poursuivent dans le pays. L'opposition et le régime de Bachar Al-Assad se rejettent la responsabilité de l'échec du plan Annan, après le drame de Houla où 49 enfants ont été massacrés.

Au bord de la guerre civile 

Dans un discours attendu, le président syrien Bachar Al-Assad a assuré que son régime n’était pas responsable des crimes que la communauté internationale cherche à lui imputer. Il s’est dit déterminé à lutter contre la révolte qui met son pays à feu et à sang depuis près de 15 mois, accusant de nouveau l’étranger de mener une guerre contre la Syrie.
 

Assad a démenti tout lien entre ses forces de sécurité et le massacre de Houla. Il a aussi écarté tout dialogue avec l’opposition résidant à l’étranger, notamment le Conseil National Syrien (CNS), la principale composante de l’opposition, qui refuse à son tour d’entamer un dialogue avant un départ d’Assad.

Devant les députés issus des élections du 7 mai organisées en pleine violence et boycottées par l’opposition, Assad a martelé que son pays faisait face à un plan de destruction et à une véritable guerre menée de l’étranger, se posant comme un rempart contre le terrorisme. Ne reconnaissant pas le mouvement de révolte assimilé, dans certaines de ses composantes, à du terrorisme, il a souligné que son régime avait en vain essayé tous les moyens politiques pour sortir de la crise.

« Mais les responsables du terrorisme ne sont pas intéressés par le dialogue ou les réformes. Ils sont chargés d’une mission et ne s’arrêteront que s’ils l’accomplissent ou si nous arrivons à les arrêter. Mais il n’y aura pas de compromis dans la lutte contre le terrorisme et ceux qui le soutiennent. La sécurité de la nation est une ligne rouge », a affirmé Assad. Au début de son discours, Assad a rendu hommage à tous les martyrs, civils ou militaires, ajoutant que leur sang n’aura pas coulé en vain. Il a souligné que ceux ayant commis le carnage de Houla, dans lequel 108 personnes, dont 49 enfants, ont été massacrées le 25 mai, étaient des monstres, et a rendu un hommage appuyé à l’armée.

La rébellion et le régime se sont rejeté la responsabilité du massacre, alors qu’un haut responsable de l’Onu a dit que « de forts soupçons » pesaient sur des milices pro-régime. Une enquête internationale indépendante a été ouverte. Assad, dont la famille est au pouvoir depuis quatre décennies, est rarement intervenu en public depuis le début de la révolte le 15 mars 2011. A chaque fois, il a évoqué un complot de groupes terroristes manipulés par l’étranger pour semer le chaos en Syrie.

Les violences continuent de tuer malgré la présence de près de 300 observateurs de l’Onu censés surveiller un cessez-le-feu proclamé le 12 avril en vertu du plan Annan.

Reprise des « opérations défensives »

En première réaction à ce discours, Samir Nachar, un membre de l’exécutif du CNS, principale coalition de l’opposition, a déclaré que le discours prononcé par Assad reflétait une volonté de « continuer à réprimer dans le sang et d’étouffer la révolte à tout prix ». Pour Nachar, « le discours d’Assad ressemble à ceux prononcés par des régimes autoritaires qui sont tombés dans la région en répétant la théorie du complot et en ignorant l’ampleur de la crise interne et les aspirations de leur peuple à la démocratie et à la liberté ». Des responsables de l’Armée Syrienne Libre (ASL) avaient annoncé que les combattants allaient reprendre leurs « opérations défensives », s’estimant affranchis des engagements pris dans le cadre du plan Annan.

« Un congrès avant la fin du mois »

Le chef démissionnaire du CNS, Burhan Ghalioun, affirme, de son côté, que le peuple syrien est plus que jamais déterminé à obtenir la chute du régime, devenu « un danger pour la sécurité et la stabilité du Proche-Orient ». Ghalioun dit espérer la mise en place d’une force arabe de dissuasion. Par ailleurs, il a précisé que l’opposition syrienne, minée par ses divisions, devrait tenir « un congrès avant la fin du mois » pour unifier ses rangs.

Issus d’une autre branche de l’opposition, les militants pro-démocratie ont riposté aux propos du président syrien sur leur page « Syrian Revolution 2011 » sur Facebook : « Sortons tous, pour répondre au bourreau, au meurtrier des enfants. Mettez-vous en colère, intensifiez la colère sur le terrain par tous les moyens ».

La crise sera au centre du sommet entre la Russie et l’Union européenne, qui doit se tenir prochainement. Avant ce sommet, la communauté internationale a multiplié les mises en garde contre une guerre civile ouverte en Syrie, même si elle est divisée sur la façon de régler le conflit. Alors que les tensions ont augmenté ces derniers jours entre les Etats-Unis et la Russie, qui affirme soutenir Damas dans sa lutte contre le terrorisme, la secrétaire d’Etat, Hillary Clinton, et le ministre russe des Affaires étrangères, Serguei Lavrov, ont reconnu la nécessité de travailler ensemble sur la Syrie.

Le président russe, Vladimir Poutine, a écarté vendredi dernier toute nouvelle sanction de l’Onu contre Damas de même que le départ du dirigeant syrien comme préalable aux négociations. Les dirigeants européens tenteront au cours de ce sommet à Saint-Pétersbourg de convaincre Moscou de revoir son soutien au pouvoir syrien.

Fort de cet appui jusqu’à présent indéfectible, le président syrien, inébranlable, poursuit ses crimes et ses violences, malgré la présence de près de 300 observateurs de l’Onu censés surveiller un cessez-le-feu proclamé le 12 avril en vertu du plan du médiateur de l’Onu, Kofi Annan. Selon diplomates et experts, M. Annan, qui commence à entrevoir l’échec de son plan, souhaite que la communauté internationale pèse de tout son poids pour faire respecter son plan ou qu’elle trouve un « plan B » pour résoudre la crise. Il avait suggéré que sa médiation avait atteint ses limites, dès samedi, en réclamant lors d’une réunion ministérielle arabe à Doha, un « réexamen en profondeur » de la stratégie de sortie de crise .

Maha Salem

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