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14 octobre 2015 3 14 /10 /octobre /2015 12:48
Le Premier ministre A/ Sellal a invité les algériens à se serrer la ceinture.

Le Premier ministre A/ Sellal a invité les algériens à se serrer la ceinture.

Oui, l’heure de l’austérité a sonné. C’est le principal message du projet de la loi de finances (LF) 2016 : baisse de 9% pour les dépenses totales, baisse de 3,3% pour les dépenses de fonctionnement et de 16% pour les dépenses d’équipement. En terme nominal, c’est-à-dire sans prise en compte de l’inflation, la baisse des dépenses est la plus élevée depuis le recouvrement de l’indépendance du pays, largement plus que celle de l’année de l’ajustement structurel (-4,6% en 1996).

En prenant compte de l’inflation (terme réel), ce qui est la bonne façon de comparer et sous l’hypothèse optimiste d’une inflation de 5% en 2016, nous aurons une baisse de 14% des dépenses, soit nettement plus que les plus mauvaises années que sont 1986 (-10,3%), 1990 (-8,3%), 1994 (-10,2%). Seule l’année 1996 a connu une baisse plus élevée (-23,3%). De la même manière, la baisse en terme réel des dépenses d’équipement (-21%) placerait l’année 2016 au même niveau que l’année 1986 (-22,3%), bien au-dessus des années 1990 (-10,3%) et 1999 (-14,4%), mais nettement loin de 1996 (-57,9%). Il est vrai que la situation de l’économie est alarmante.

Cette baisse brutale et persistante du prix du pétrole a des conséquences dramatiques pour l’économie du pays :

- un déficit budgétaire abyssal pour l’année 2015 : 12,12% du PIB ;
- une forte baisse du dinar par rapport au dollar : -25 % depuis juin 2014 ;
- un effondrement des exportations : - 39,7% pour les huit premiers mois de l’année ;
- une balance commerciale très négative : -6,9% du PIB pour l’année 2015 ;
- une baisse significative des réserves de change : - 33 milliards de dollars entre juin 2014 et juin 2015 ;
- une forte baisse du Fonds de régulation des recettes : -33,3% entre juin 2014 et juin 2015.
La conséquence la plus grave de l’effondrement du prix du pétrole est un déficit budgétaire extrême. En effet, en prenant en compte la fiscalité pétrolière totale (et non pas celle calculée sur la base de 37 dollars le baril comme le fait la loi de finances dans le calcul des recettes de l’année 2015, nous aurons un déficit budgétaire de 2212 milliards de dinars.

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