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12 octobre 2015 1 12 /10 /octobre /2015 11:45
L'opération Barkhane menée par la France au Sahel

L'opération Barkhane menée par la France au Sahel

L’Algérie serait vraisemblablement l’un des pays africains concernés par l’opération Barkhane, menée par l’armée française depuis le 1er octobre 2014 dans le cadre de sa lutte contre le terrorisme.

Autrement dit, des soldats français auraient opéré à l’intérieur du territoire national. «Sans prétendre faire une interprétation juridique parfaite, l’arrêté a une signification simple et claire. Il confirme que des soldats français ont opéré à l’intérieur du territoire algérien, ne serait-ce que de manière occasionnelle», confie, sous le sceau de l’anonymat, un politologue français spécialiste du Sahel.

Le texte de l’arrêté en question, publié au Journal officiel de la République française le 1er octobre, garantit «aux militaires participant à l’opération extérieure Barkhane, ainsi qu’à leurs ayants cause, le bénéfice de la couverture majorée des risques invalidité et décès». Parmi les 12 pays, désignés par ledit arrêté, concernés par l’opération Barkhane, figure l’Algérie. Or, officiellement, notre pays ne l’est pas.

En tout cas, les autorités algériennes et françaises n’ont jamais fait de déclaration dans ce sens. Bien au contraire. L’état-major de l’armée algérienne et notre ministère des Affaires étrangères ont toujours exprimé le refus catégorique de la moindre présence opérationnelle de militaires étrangers sur le sol algérien. Au moment où nous mettons sous presse, les ministères français de la Défense et des Affaires étrangères se gardaient de tout commentaire sur ce sujet.

Contacté par nos soins, le service de presse du ministère de la Défense nous a renvoyé vers l’état-major des armées françaises, apparemment «plus apte à répondre sur ce sujet». Ce dernier n’a pas daigné répondre à notre sollicitation. Même son de cloche au service de communication du ministère français des Affaires étrangères. Malgré notre insistance jusqu’à une heure tardive, hier, le département de Laurent Fabius n’avait pas répondu à nos questions pour savoir si des soldats français ont vraiment opéré à l’intérieur du territoire algérien. Pourtant, dans la foulée de la publication de cette information surprenante à plusieurs égards, l’ambassade de France à Alger a affirmé hier à El Watan que c’était «une erreur.

L’Algérie n’aurait pas dû figurer sur cette liste. L’arrêté sera rectifié». Erreur commise par qui, dans ce cas de figure ? Certainement pas par le Journal officiel. Sa rédaction nous a affirmé hier que le «texte de l’arrêté a été publié dans sa version envoyée par les cosignataires : le ministre de la Défense, le ministre des Finances et le secrétaire d’Etat chargé du budget. Nous avons vérifié le document source, daté du 25 septembre 2015. Il n’y a aucune erreur à notre niveau. En plus, la République algérienne est citée dans le titre de l’arrêté et son article 1.

Donc c’est impossible qu’il y ait ce genre d’erreur à notre niveau». Mieux encore, la version authentifiée de l’arrêté, publiée sur le site Legifrance.gouv.fr, cite trois fois les pays concernés, dont l’Algérie : dans le titre, la notice et l’article1. Hormis l’éventualité d’une présence antérieure de soldats français sur le territoire national, une autre interprétation de l’arrêté reste possible. En effet, le texte précise que les bénéficiaires sont les «militaires servant sur les territoires désignés dans l’arrêté, du 1er octobre 2014 au 30 septembre 2016 inclus».

Supposant que l’armée française n’a pas encore organisé ou participé à des opérations militaires à l’intérieur des frontières algériennes, cet arrêté voudrait dire que les autorités françaises anticipent ou annoncent – certes de manière officieuse maladroite – une future coopération entre l’ANP et les soldats français de l’opération Barkhane. Si cette présence est confirmée, ce sera l’annonce d’un revirement historique et d’une mutation de la stratégie de l’armée algérienne dans sa coopération avec l’armée française. Pour rappel, les derniers soldats français opérant en Algérie ont quitté le massif du Hoggar en 1966 et Mers El Kebir en 1967.

S. Ghezlaoui

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