Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
16 juillet 2015 4 16 /07 /juillet /2015 11:30

Les recettes pétrolières s’amenuisent dangereusement. Pour un pays mono exportateur, comme l’Algérie, c’est un désastre. D’autant que la tendance baissière de cette principale richesse risque de perdurer encore longtemps.

Que peut faire le gouvernement de Abdelmalek Sellal face à cette situation qui lui est imposée, sinon «compter ses sous» en réduisant les dépenses publiques et en introduisant des restrictions dans les importations ? De nouvelles dispositions seront introduites dans la loi de finances complémentaire, lesquelles nous renseigneront sur les solutions que Sellal compte apporter pour limiter la saignée dans les finances de l’Etat.

Les chiffres donnés par la Banque d’Algérie, lundi dernier, sont édifiants. Les réserves de change ont fondu de 19 milliards de dollars en trois mois et le décaissement du Fonds de régulation des recettes a atteint plus de 6 milliards de dollars. Le rachat par l’Etat de 51% du capital social de l’opérateur de téléphonie mobile Djezzy, ainsi que le transfert des dividendes des entreprises étrangères établies en Algérie ont coûté près de 10 milliards de dollars. Si l’on rajoute la dépréciation du dinar face au billet vert, cela illustre l’état catastrophique dans lequel se trouve l’économie algérienne.

Et les perspectives ne sont guère réjouissantes, selon les experts. Ces derniers avaient prédit, il y a longtemps, la chute brutale des prix des hydrocarbures et suggéré aux pays économiquement fragiles de préserver les ressources rares que sont les devises. A l’image de Christine Lagarde, patronne du FMI qui, il y a plus de deux ans, avaient conseillé les autorités monétaires algériennes de réduire le train de vie de l’Etat.

Elle ne sera pas entendue par le pouvoir politique en place, trop occupé à jouir de l’aisance financière pour lancer de grands chantiers ou se sont greffés de puissants réseaux de corruption, à l’image du scandale de l’autoroute Est-Ouest qui s’est achevé par une parodie de procès. L’autre projet controversé du président Bouteflika est celui de la Grande Mosquée d’Alger qui a déjà englouti plus d’un milliard de dollars ! C'est-à-dire la totalité de l’enveloppe qui lui a été allouée, alors que les travaux n’ont pas atteint 50%. Et l’on passe sur les multiples exemples de gaspillage opérés avec la bénédiction du pouvoir politique.

Ramener de l’ordre dans ce «miasme» économique constituera un pari difficile pour le Premier ministre, Abdelmalek Sellal. C’est comme nettoyer les «écuries d’Augias». Il doit s’y atteler vite.

Sellal devrait également entendre le cri de rage de ce capitaine d’industrie, Issad Rebrab, qui s’interroge sur les motivations de certains membres du gouvernement, Abdessalem Bouchouareb notamment, à vouloir bloquer les initiatives visant à créer des richesses, plusieurs opérateurs économiques sont dans cette situation ubuesque, malgré la volonté affichée du pouvoir pour encourager les exportations hors hydrocarbures. Y a-t-il là aussi une forme de clientélisme ?

Partager cet article
Repost0

commentaires

Présentation

  • : Blog de Kamal Guerroua
  • : Blog ayant pour intérêt la préparation au changement en Algérie
  • Contact

Recherche

Liens