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16 octobre 2014 4 16 /10 /octobre /2014 09:50

« Un nouvel échec ». Le titre qui faisait la « une » du site Internet du New York Times, mercredi 15 octobre au soir, était sans appel après l'annonce de la contamination d'une deuxième infirmière américaine par le virus Ebola.

Les services de santé ont, selon la presse américaine, fait une grave erreur en laissant Amber Joy Vinson, 29 ans, infirmière à l'hôpital presbytérien de Dallas où a été soigné et est mort un patient atteint du virus, prendre un avion avec 132 passagers à son bord, mardi. Le lendemain elle était diagnostiquée avec la fièvre hémorragique, sa situation est, depuis, jugée « très inquiétante ».

PAS CONSIDÉRÉE « À HAUT RISQUE »

Les centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) américains ont pourtant confirmé, mercredi, avoir reçu un appel de l'infirmière avant que celle-ci ne prenne son vol. Elle avait alors une température de 37,5 °C, soit juste en dessous du seuil d'alerte de 38 °C à partir duquel des examens approfondis sont déclenchés pour des patients rentrant de pays touchés par l'épidémie.

« Elle n'était donc pas catégorisée comme “à haut risque” », écrit CBS news. « La plupart des médecins auraient dit qu'elle avait un peu de température, mais pas qu'elle avait de la fièvre à proprement parler », renchérit un membre des CDC à Time Magazine pour expliquer la décision que tous les médias américains ont fini par se faire confirmer mercredi soir : « Les CDC ne lui ont pas interdit de prendre son avion pour Dallas » écrit le Washington Post.

Ces révélations viennent contredire les premières déclarations du directeur des CDC, Thomas Frieden, qui avait affirmé dans la journée qu'Amber Vinson « n'aurait pas dû » prendre cet avion alors qu'elle était, donc, probablement contagieuse. Les autorités sanitaires américaines ont d'ailleurs prévenu dès mercredi qu'elles s'attendaient à voir d'autres diagnostics être posés dans les jours qui viennent.

QUE CACHE L'APPARENTE CONFIANCE DE WASHINGTON ?

« Amber Vinson n'avait pas encore les symptômes classiques d'Ebola, comme des vomissement ou des diarrhées », explique le Washington Post ; « les épidémiologistes estiment donc qu'il y a peu de chances qu'elle ait pu transmettre le virus pendant son voyage ». Mais pour le quotidien :

« Les officiels n'ont cessé de tenter d'apaiser les craintes sur l'émergence du virus, mais le temps et les événements ont pris le dessus sur leurs discours rassurants », écrit également CBS, qui énumère toutes ces fois où Washington a rappelé combien la situation était sous contrôle et les risques d'épidémie, faibles.

MULTIPLICATION DES IMPAIRS

Pourtant les impairs se sont multipliés depuis l'apparition du virus sur le sol américain. D'abord, le premier patient diagnostiqué avec le virus hors d'Afrique, Thomas Eric Duncan, a été renvoyé une première fois de l'hôpital sans subir les tests de détection du virus alors qu'il arrivait du Liberia. Il est, depuis, mort de la maladie. Ensuite, le principal syndicat d'infirmières américain fustige les erreurs dans le protocole de prise en charge de ce patient qui ont pu conduire à la contamination de ces deux infirmières.

« Cette journée [mercredi] a révélé de nouveaux signes inquiétants sur la capacité du gouvernement fédéral à contrôler l'expansion du virus, notamment parmi les professionnels de santé », écrit pour sa part le New York Times qui voit la question « devenir politique » alors que le speaker de la Chambre des représentants, John Boehner, est devenu la personnalité politique la plus haut placée à demander que les Etats-Unis n'accueillent plus des voyageurs en provenance d'Afrique de l'Ouest.

Si Barack Obama a jeté la pierre à ses homologues européens, les invitant à faire « un effort plus important » dans la lutte contre le virus, il devra dans son propre pays affronter une autre bataille, contre la psychose cette fois. Au Texas, révèle CNBC, une université a déjà refusé d'accueillir deux Nigérians au motif qu'elle n'accueillait pas d'étudiants « venus de pays qui présentent des cas confirmés d'Ebola ». Et ce, rappelle la chaîne de télévision, alors que le Nigeria n'a plus déclaré une seule contamination depuis le 8 septembre et que seules huit personnes y sont mortes de la maladie depuis le début de l'épidémie. Loin derrière les 2 400 victimes libériennes.

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